UN DIMANCHE SOIR

Elle s'est barrée, comme l'espoir,

Un dimanche soir, accablée,

Les hanches fébriles, les fesses fades,

D'une meuf, enfin femme, découvrant

Sa sensibilité.

Elle ne rit plus, affalée, les coudes rompus,

Au zinc d'un rade, souhaitant sa fermeture,

Par manque de classe laborieuse au comptoir.

Le pinard rouge ne coule plus, juste le rosé,

Couleurs des lèvres pincées d'une quadra,

Caustique, rude aux serments, molle aux amants.

La pendule molle égrène ses moqueries,

D'un gode à un autre gode,

Mal léché, presque sucé, par les lèvres acerbes,

D'un éméché intello, prêchant la démocratie,

À des électeurs affolés par une République

Pourrie, débile, fausse, comme une dame de province,

Montant à la Capitale, pour énerver sa famille.

Elle s'est barrée hier, élue femme prude

Au grand livre de la Vie,

À la dernière page que tu lis,

Au coin de l’âtre, comme un Prince, les soirs d'hiver,

Ou ton chat, seul, sait tes maux.

Comments

[Marie Paule Lechien]

Nostalgie quand tu nous tient !!